Etude autrichienne

Les résultats de cette étude sont parus sous le titre  . Bildungsforschung des Bundesministeriums für Unterricht und Kunst. Kinder an Alternativ-und Regelschulen. Ein Vergleich” (Vienne, 1993)

Une étude autrichienne a donné des résultats positifs concernant les enfants enseignés à domicile. Le ministère de l’éducation et l’institut des recherches interdisciplinaires ont comparé au cours d’une année des élèves scolarisés dans des écoles primaires publiques et des élèves scolarisés de manière “alternative” (c’est à dire soit àdomicile soit dans des écoles primaires alternatives). Les chercheurs Marina Fischer-Kowalski, Johanna Pelikan et Heinz Schandl ont interrogé les parents de tous les élèves, ont posé des questions aux enseignants d’écoles secondaires et ont mené des expériences concernant les processus de décision parmi les élèves scolarisés de manière traditionnelle et les élèves “alternatifs”.

L’enseignement alternatif est courant en Autriche depuis une vingtaine d’années. On y trouve actuellement à peu près 400 enfants, les deux tiers en âge d’école primaire. Ils sont instruits par leurs parents, par des instituteurs ou par d’autres enfants. L’enfant “typique” de l’enseignement alternatif a des parents qui ont reçu une formation supérieure à la moyenne (trois-quarts des parents ont passé le bac), mais qui gagnent relativement peu d’argent. Presque la moitié des enfants vit avec la mère seulement. Tous les parents des élèves participant à l’étude pensaient que le sentiment de sa propre valeur et le bien-être de l’enfant dans l’école étaient très importants; ils tenaient moins à la performance et à la compétitivité. Ces attentes étaient mieux satisfaites par l’enseignement “alternatif”, les écoles publiques laissant à désirer sur ce point.

En ce qui concerne les connaissances de base en allemand et en calcul, les élèves “alternatifs” sont bons dans la résolution des problèmes, moins dans des exercices de routine. Par contre, il est bien évident que les connaissances de base peuvent être atteintes aussi sous les conditions de l’apprentissage volontaire (au moins pour la plupart), tel qu’il est pratiqué à domicile ou dans les établissements alternatifs.

Les élèves “alternatifs” montraient des capacités extraordinaires à trouver des solutions de consensus même au cas d’intérêts divergents, pour que tous les partenaires soient satisfaits. Ils étaient guidés par l’esprit de groupe, étaient bien capables de se concentrer sur le processus de décision, soutenaient le rôle de médiateur de certains enfants et montraient beaucoup d’imagination en ce qui concerne les différentes possiblités de résoudre un conflit. Tout cela était beaucoup moins vrai pour les classes traditionnnelles, cela même si le nombre d’élèves par classe était réduit.

Les filles et les garçons “alternatifs” avaient un comportement social presque identique. La dominance des garçons que l’on rencontre d’habitude (en particulier dans les classes traditionnelles qui participaient à notre étude) n’existait pas. Sous conditions “alternatives” les garçons assumaient des rôles “féminins” (par ex. s’occupaient des plus faibles), et les filles montraient souvent un comportement “masculin” (par ex. menaient la discussion). Les enseignants des écoles secondaires décrivaient les filles “alternatives” comme remarquablement sûres d’elles-mêmes et peu conformes aux rôles traditionnels.

A peu prés la moitié des élèves “alternatifs” (c.a.d. 300) ont réussi le baccalauréat autrichien – pour les plus jeunes, ils seront environ deux tiers. Un élève sur cinq a terminé un apprentissage. L’enseignement “alternatif” n’est donc pas un chemin direct vers une carrière académique, mais il ne l’empêche pas non plus. La plupart des élèves“alternatifs” étaient capable de terminer avec succès des formations souvent peu conventionnelles et qu’ils avaient choisies eux-mêmes.

Les élèves “alternatifs” préféraient des établissements secondaires qui favorisent des façons d’enseigner ouvertes et participatives. Là, ils sont les bienvenus. D’après les enseignants, ils sont sûrs d’eux-mêmes, ouverts, peu craintifs, créatifs, capables de travailler en groupe, et ils vont droit aux buts qu’ils se sont fixés. Ils ont peu de difficultés disciplinaires et arrivent à rattraper leurs arriérés – surtout en orthographe – pendant les deux premières années.

L’enseignement alternatif est intéressant comme exemple d’une grande liberté pédagogique. Ce n’est que dans les écoles alternatives et dans l’enseignement familial que l’on a autant d’autonomie.

 

 

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