Peu importe le choix de vie des enfants instruits en famille, il faut plus que jamais sauver
le soldat Macron de tout revers politique. Diffamez, diffamez, il en restera toujours quelque chose.
Hier, Castex disait dans Le Monde : « Dans la loi française, le principe est l’école obligatoire, un principe assorti d’exceptions ». Le Premier ministre ment. Recadrage : dans la loi française, l’instruction est obligatoire, pas l’école.
Un mensonge martelé par des ministres finit toujours par laisser des traces. Lorsqu’au fil des législatures, les visions partielles et partiales s’accumulent, on finit par créer un climat de suspicions. Cela s’appelle des a priori. L’instruction en famille n’échappe pas à ce mécanisme. Depuis 1998 et Ségolène Royal au ministère de l’Éducation, la rhétorique employée pour stigmatiser l’IEF n’a pas varié. À l’époque, elle disait : « Chaque année, plusieurs milliers d’enfants échappent à l’école de la République ». Comme s’ils s’évadaient, comme s’ils étaient coupables de quelque chose. Si la liberté dont ils jouissaient n’était pas une justice qu’on leur devait. Le champ lexical renvoie au milieu carcéral, c’est l’étape d’après. À cette époque, elle agite le chiffon rouge de l’emprise sectaire qui concernerait 6.000 enfants. Rien que ça. La Miviludes (Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) ne trouvera trace de rien. Mais le ver est dans le fruits, comme on dit.
En 2007, dans une loi sur la « prévention de la délinquance », proposée par un Président pour lequel le parquet a requis 4 ans de prison dont 2 avec sursit le 8 décembre 2020, l’enquête administrative dite « de la mairie » est étendue aux enfants inscrits aux cours par correspondance. Le parallèle entre inscription à des cours par correspondance et délinquance est insultant. Mais ça passe. Cela ne représente qu’une minorité dans la minorité.
2011, toujours dans ses œuvres, le gouvernement du Président Sarkozy provoque un tollé. Et propose un fichage généralisé dès la maternelle. On s’emploierait à repérer les enfants présentant des risques lors des apprentissages. Devant l’émoi suscité, le texte est abandonné. Un certain J-M Blanquer en était l’inspirateur.
De l’exception à 5.000 enfants près…
Aujourd’hui donc, après le raccourci insultant du discours des Mureaux qui passe du séparatisme à l’interdiction de l’instruction en famille, comme une conséquence logique pour éradiquer un mal, un nouveau chiffre fleurit, désormais que le texte est proposé en Conseil des Ministres. Il y aurait 5.000 enfants concernés par des cas de radicalisation islamiste. Le chiffre est tombé du ciel depuis que le Conseil d’État a averti le gouvernement de la disproportion de sa proposition de loi, de la faiblesse de son étude d’impact et surtout de l’inconstitutionnalité d’une telle mesure liberticide. Alors les éléments de langage proposent 5.000 enfants. Mais 5.000 enfants scolarisés, en IEF ? C’est beaucoup, ça fait de la mousse, et puis ça fait précis quand on change le nombre d’enfants déclarés en IEF qui passe de 50.000 en octobre à 62.000 en décembre.
Ce qu’il y a d’étonnant, c’est qu’en juin 2020 devant la commission d’enquête du Sénat , J-M Blanquer disait sous serment que les dérives radicales concernant l’IEF étaient « exceptionnelles ». Pas une étourderie, il dit la même chose dans son Vademecum sur le sujet. Qui croire ? Le ministre qui est sous le coup d’un scandale parce que son ministère aurait créé un faux syndicat et utilisé l’appareil d’État à des fins partisanes. L’avenir judiciaire nous le dira. Mais pour nos enfants, il nous importe peu d’avoir raison au regard de l’Histoire, nous réclamons la liberté comme règle immédiate. Et comme Clémenceau, un des plus ardents défenseurs du capitaine Alfred Dreyfus, qui combattit l’injustice drapée dans la raison d’État, nous affirmons : « s’il pouvait y avoir un conflit entre la République et la liberté, c’est la République qui aurait tort ». Le Tigre était-il pour autant séparatiste ?
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